Pour vivre heureux, doit-on vivre rangé ? Une dernière saison de Queer as Folk qui nous interroge…

Écrit par Kriss 27 novembre, 2008 Commentaires fermés

Queer as Folk, Saison5

Série créée par Ron Cowen, Daniel Lipman avec Gale Harold, Hal Sparks, Robert Gant, Sharon Gless, Randy Harrison, Scott Lowell, Michelle Clunie, Thea Gill, Peter Paige, Jack Wetherall

Sortie en 2005
Durée : 604 min. en 13 épisodes

Résumé :
Quelle est la décision de Justin, Hollywood ou emménager avec Brian ? Que va devenir le couple de Lindsay et Mélanie, notamment avec la charmante petite fille née en fin de saison 4 ? Quel genre de père va être Michael ? Hunter va-t’il réussir à se faire ré-accepter par son (ex-)petit-amie ? Et que vont devenir les amours d’Emmet et son footballeur dans le placard, Ted, Debbie et son inspecteur de police ? Et surtout quel sera le final de cette série qui nous as accompagnée pendant 5 ans et quelques mois depuis les sorties DVD ?

Notre avis :

Voilà c’est finit, la dernière saison de Queer as Folk est enfin sortie en DVD, quelques dernières heures de bonheur à visualiser une saison encore une fois riche en événements, en sentiments : bonheur et horreur, joies et peines…

La précédente saison nous avait fait parcourir un chemin à travers la violence, la mort pour terminer par un hymne à la vie à travers la naissance de la fille de Michael et Mélanie. Cette saison nous interroge sur nos aspirations modernes : le mariage, la parentalité. Après des revendications pour avoir le droit d’exister, le nouveau combat semble être plutôt pour le droit à l’indifférence.
Pour vivre heureux vivons rangés, tels des clones hétéros, comme le fait justement remarqué Brian ?

  • Mélanie et Lindsay se séparent, divorcent, se disputent et s’arrachent leurs enfants comme on peut malheureusement le voir dans la plupart des divorces des couples hétéros.
  • Ben et Michael emménage en banlieue, tel des Desperate Househusband et organisent de petits diners entre couples homos bien sous tout rapport, pendant qu’Hunter doit faire face à la peur et le rejet de ses camarades de lycée après avoir été dénoncé par les parents de son ancienne petit-amie.
  • Emmet joue au petit pédé asexué,  » eunuque  » selon Brian, dans un journal télévisé d’une chaîne du câble en tant qu’expert gay, et tels les 5 queers de  » Queer Eye  » donnent de petit conseil déco et beauté. Le jour où il aborde un tant soit peu sa sexualité, il a droit a des menaces de perdre son poste.

Après la sortie du placard, le nouveau modèle serait-il de se fondre dans la masse ? On retrouve alors dans la série le climat qui règne aux Etats-Unis et dans le reste du monde : un retour à l’ordre moral.
Après des années de luttes, de rébellion, les homos et lesbiennes, figures de prou avant-gardiste, grand pécheurs devant l’éternel, spécialistes de la transgression, seraient-ils en train de rechercher la  » normalité « . Normalité par rapport au reste du monde, mais aussi à l’intérieur de la communauté : Drew doit faire son coming-out et devenir le héros de la cause gay en tant que symbole masculin et viril, Ted se fait opérer pour rejoindre les canons de la beauté gay. Oubliés les trans, les bears, le nouveau modèle gay est le couple de beaux gosses trentenaires avec enfants.


L’apogée de ce modèle se trouve présentée lors de la réunion de constitution de la défense des homos autour de la député contre la proposition 14 : cachez moi ses folles, travestis et cuirs que l’on ne saurait voir, ne montrons que les petites couples bien rangés …
Le manoir acheté par Brian et sa demande en mariage fait craindre le pire, même Brian en devient convaincu ?

Mais tout ça n’est qu’illusion, la communauté LGBT n’est pas une et stéréotypée, il y a quelques années on ne voyait que des trans et de grandes folles efféminés, aujourd’hui on ne voudrait voir que ceux qui sont bien rangés. Et quand bien même, on voudrait tenter de se ranger, les intégristes homophobes seront toujours là pour nous rappeler que peu importe notre apparence, notre mode de vie : ils ne supportent pas notre différence, nos amours. L’explosion du Babylone dans son horreur est le pivot de cette prise de conscience dans le milieu et dans la bande.

Le discours de Michael sera d’ailleurs un modèle du genre, et résume pour nous à lui seule les 5 saisons de cette superbe série : nous voulons les mêmes droits que tout citoyen du monde, mais nous ne voulons pas être comme tout le monde.

Nous sommes tous différents, homos ou hétéros, hyper virils ou super efféminés, musclé ou dodus, grand ou petit, célibataire ou en couple, mais une chose nous rapproche tous : notre envie d’aimer et d’être aimés.
Alors avis à tous les  » hors milieux « ,  » efféminés, gros ou poilus s’abstenir « , n’oubliez pas que la tolérance commence devant notre porte, et si nous voulons que la société évolue pour que nous soyons acceptés, il faudrait oublier un peu notre coté superficiel et accepter l’autre dans toute sa richesse et sa différence.

Merci à Queer as Folk de nous l’avoir rappelé, une merveilleuse façon de terminer une série absolument FABULEUSE !!!

Catégories : Fier d'être homos !, Les séries qu'on aime Tags : , , ,

Queer as Folk, saison 5

Écrit par Kriss 6 novembre, 2008 Commentaires fermés

On vous en parlait dans notre dernier message : la saison 5 de Queer as Folk sort mercredi prochain (le 12 novembre) :

qaf5.jpg

On va enfin savoir quelle est la décision de Justin, Hollywood ou emménager avec Brian ? Que va devenir le couple de Lindsay et Mélanie, notamment avec la charmante petite fille née en fin de saison 4 ? Quel genre de père va être Michael ? Hunter va-’il réussir à se faire ré-accepter par son (ex-)petit-amie ? Et que vont devenir les amours d’Emmet et son footballeur dans le placard, Ted, Debbie et son inspecteur de police ? Et surtout quel sera le final de cette série qui nous as accompagnée pendant 5 ans et quelques mois depuis les sorties DVD ?

Bon d’accord l’ayant vu sur Pink TV, je connais déjà les réponses, mais j’aime bien redécouvrir les choses en faisant comme-ci je ne les connaissait pas :) .
A très bientôt pour vous raconter ce qu’on a retenu de ce final !!!

qaf5-1.jpg

Catégories : Fier d'être homos !, Les séries qu'on aime Tags : , , ,

Rage de vivre : une saison 4 de Queer as Folk entre la vie et la mort

Écrit par Kriss 2 novembre, 2008 Commentaires fermés

Queer as Folk, Saison 4

Série créée par Ron Cowen, Daniel Lipman avec Gale Harold, Hal Sparks, Robert Gant, Sharon Gless, Randy Harrison, Scott Lowell, Michelle Clunie, Thea Gill, Peter Paige, Jack Wetherall

Sortie en 2004
Durée : 588 min. en 14 épisodes

Résumé :
Brian monte son agence de pub, Michael et Ben obtiennent la garde de Hunter, Justin réagit face à l’homophobie, Ted en désintoxication pendant qu’Emmett se reconstruit et cherche un appartement, Melanie et Lindsay avec leur second enfant face aux turpitudes de leur vie de couple et enfin la grande Debbie et son inspecteur de police.

Notre avis :
Un décès et une naissance : un peu court, mais c’est le résumé idéal pour une saison très philosophique, où la mort et la vie n’ont jamais autant été objet de débat.

L’homophobie et la violence pour commencer notre chemin, l’agression d’un travesti rappelle à Justin de sombres souvenirs, qu’un certain  Cody va s’empresser de raviver et de mettre en exergue. Quand la loi et la justice ne vous protège pas, que celui qui vous a tabassé et laissé dans un coma dont vous sortez handicapé à vie n’écope que de quelques travaux d’intérêt généraux, la rage commence à s’emparer de vous. En tant qu’homo, on est sensé être plus tolérant, avoir un plus grand respect de la vie et des autres, grandi que nous sommes par notre lutte pour sortir du placard. On devrait donc naturellement rejeté la violence, les armes à feu et la peine de mort. Mais des épisodes tels ceux subit par Justin ou la diva dans QAF, par Matthew Shepard assassiné il y a 10 ans, Jean-Pierre Humblot poussé à l’eau par deux homophobes et mort de noyade à Nancy, pourraient réveiller notre haine et notre colère. Et tel Justin et les Pink Posse, on pourrait envisager la vengeance et la constitution d’un milice gay tel les Pink Pistols, une association américaine et leur slogan  » Un gay armé ne se fait pas attaquer « . Mais ça serait oublier les conséquences de la loi du Talion, de se faire sa propre justice : il faut vivre ensuite avec les conséquences de ses actes, ce que Justin va finir par comprendre après avoir voulu se venger de Chris Hobs.

justin.jpg

Après les armes à feu et Justin qui joue avec la violence et la mort, notre route se poursuit avec la maladie et par n’importe laquelle, mortelle. En effet, après une aventure avec un médecin, Brian découvre une excroissance suspecte et se fait diagnostiquer un cancer d’un testicule. Un cancer qui peut se soigner au détriment de la perte d’un part de sa virilité, mais qui pourrait se généraliser s’il ne réagit pas. Brian se trouve face à ses plus grandes peurs : mort, perte de virilité, de son statut de demi-dieu du sexe et de la beauté. Il va choisir d’affronter seul cette épreuve au risque de perdre Justin par peur du rejet. Sa place et sa conception de la vie est en jeux : va-t’il rentrer dans le rang, suivre les conseils des médecins et prendre soins de lui ? Ca serait mal le connaître, il va se battre et triompher au mépris du danger pour regagner son statut de super-héros, non pour Justin, sa mère ou ses amis, mais pour se le prouver à lui-même.

brian.jpg

La maladie, Vic, le frère de Debbie, il la connaissait bien. Il avait appris à vivre avec. Les années dures sont passées. Grâce à la trithérapie et le soutien de sa sœur et des ses amis, il commence à se reconstruire et à profiter de la vie. Même s’il quitte sa sœur le cœur lourd, c’est pour s’installer avec son ami et amant, pour une vie de couple qu’il n’avait jamais plus osé espérer.  Mais le SIDA tue encore, malgré ce qu’on voudrait croire, et cette piqure de rappel par les scénaristes est certes tragique mais nécessaire. Les médicaments apportent des moyens de vivre, ou plutôt survivre avec : pour quelques moments de bonheur, pour  » 4 années de bonus  » comme le soulignera maladroitement Brian.

vic.jpg

Tragique, cette saison, de la violence, de l’agression, de la maladie à la mort, mais aussi un hymne à la vie. En effet, malgré cette apparence de noirceur, durant toute la saison, la voie vers le bonheur est donnée, illustrée notamment par le passage dans la forêt féérique par Emmet et Michael, un retour à la nature et au principe primordial de l’amour et de l’amitié. La  » Liberty Pride 2004  » qui clos d’ailleurs cette saison termine ce road-movie avec brio et des moments beaucoup plus heureux. Ted retrouve la foi et l’amitié d’Emmet pour vaincre ses peurs et son addiction à la drogue. Brian arrive à terminer le critérium malgré ses faiblesses suite à ses opérations et à une chute qui lui brise la clavicule, soutenu comme toujours par l’amitié indéfectible de Michael. Et enfin, si un personnage nous quitte, une nouvelle petite fille arrive : Jenny Rebecca, la fille de Michael et Mélanie qui nait au moment où se termine la course à vélo, qui permettra de financer la  » Vic Grassi House, maison d’accueil pour les malades.

ben-michael.jpg

Un décès, une naissance, un chemin se termine et de nouvelles voies s’offrent à tous : Michael et Ben, nouvellement mariés, Mélanie et Lindsay prochainement séparées ( ?), et surtout Justin : va-t’il s’installer avec Brian ou partir à Hollywood ?

Réponse bientôt dans la saison 5, on vous tient au courant.

YouTube Preview Image
Catégories : Fier d'être homos !, Les séries qu'on aime Tags : , , , , , ,

Warning: fsockopen() [function.fsockopen]: unable to connect to twitter.com:80 (Network is unreachable) in /mnt/132/sda/2/7/kaelkriss/wp-includes/class-snoopy.php on line 1142