Les Joies de la Famille – Patrick 1.5
Les Joies de la Famille
Réalisé par Ella Lemhagen
Avec Gustaf Skarsgard, Torkel Petersson, Thomas Ljungman
Durée : 1h43
Résumé :
Göran et Sven, un couple homosexuel vivant dans une banlieue suédoise idyllique, ont été jugés aptes à adopter un enfant. Un jour, ils reçoivent une lettre leur apprenant qu’ils vont pouvoir élever un jeune suédois nommé Patrik, âgé d’un an et demi. Mais quand Patrik arrive, ils ont une surprise…
Notre avis :
Pour terminer notre weekend d’anniv’ de PACS, nous sommes allés voir le film suédois de la réalisatrice Ella Lemhagen. Après le théâtre, un DVD, cette troisième histoire touchant de prêt un sujet, l’homoparentalité, qui nous touche profondément a admirablement conclu ces deux jours d’amour et de bonheur.
Entre une bande son très entrainante, une histoire entre humour, émotion, colère et surtout amour : amour des amants, mais aussi amour paternel nous entraine pour un peu moins de deux heures mémorables.
Tout en ignorant pas le piège de la pédophilie : un couple homo qui adopte un garçon de 15 ans suscite de nombreuses questions mais aussi de remarques désobligeantes de la part d’un voisinage digne de Wisteria Lane avec des Housewives définitivement enfermées dans les années 50… le film démontre à la fois le beauté et la douleur du désir de parentalité ressenti par de nombreux couples homos mais aussi la difficulté de gérer cette parentalité au sein d’un couple, qu’il soit homo n’étant finalement qu’accessoire.
En résumé, des 3 histoires de ce week-end, ce film est celui qui nous a le plus plu … alors n’hésitez plus, courez le voir !!!
On choisit pas ses parents
Film français de Thierry Binisti avec Flannan Obé, Elisabeth Vitali, Alex Descas
Sortie le 29 octobre 2008 à 20h50, sur France 2
Durée : 100 minutes
Résumé :
« Oh Boy ! », c’est l’expression qui sort des lèvres de Barthélemy Morlevent, 26 ans, chaque fois qu’il est dépassé par les événements. Et justement les événements se précipitent Iorsque lui tombent du ciel Simeon (14 ans), Morgane (8 ans) et Venise (5 ans), trois demi-frères et sœurs, orphelins de fraîche date dont il est la seule famille. Ou presque. Car il a déjà une demi-sœur plus âgée,… plus rangée aussi. A qui le juge des tutelles confiera-t-il la fratrie dont les trois membres ont juré de mourir plutôt que d’être séparés ? A Barthélemy, » pédésexuel « , plutôt irresponsable et immature, ou à Josiane, sa demi-sœur, ophtalmologue, apparemment bien sous tout rapport ?
Notre avis :
Ayant lu le livre de Marie-Aude Murail au début des années 2000 lors de sa sortie, avec le souvenir en tête des bons moments passés à le lire, j’ai accueilli (grâce à gayclic) la nouvelle de son adaptation en téléfilm et de sa diffusion sur France 2 avec bonheur, et nous n’avons pas été déçu. L’essence même du livre est là : beaucoup de sentiments et de rires pour une situation tout de même dramatique.
N’en déplaise à certains, Flannan Obé interprête un jeune homosexuel du Marais, travaillant dans une centre de bronzage (étrange c’est un magasin d’antiquité dans le le livre …) tout a fait crédible, certes un peu efféminé mais regardez autour de vous, c’est une réalité qu’il ne faut pas cacher non plus et on est très loin de « La Cage aux Folles ». On ne peut pas accuser France 2 de caricaturer, car d’une part le rôle est très proche du personnage du livre, et d’autres part les précédentes productions de France 2 (« Juste une question d’amour », « Le ciel sur la tête », « Sa raison d’être », « Un amour à taire ») ont montré jusqu’ici des homos plutôt bien sous tout rapport qui certes passe mieux auprès de la France hétéros(et des homos qui ne tolèrent pas la follitude) mais il était temps de montrer aussi un blond décoloré un brin immature mais surtout très attachant !!! et somme toute très charmant, si si, le réalisateur semblait d’ailleurs bien apprécié, vu le temps pris pour le filmer de haut en bas, de devant avec son joli petit coussin cœur rouge et de derrière avec son joli petit …
Ceci étant dit, je vous l’accorde, par moment le jeu des différents acteurs, surtout les adultes, manque de crédibilité, et on croirait dans une mauvaise série TV française comme on a su en produire tant (si si rappelez-vous une certain fille et ses garçons, dont un « Cri cri d’amour » dont le surnom a été source d’inspiration sans fin pour les ami(e)s et familles de tant de Christian ou Christophe … et je parle en connaissance de cause). Cela dessert beaucoup de film par moment mais un petit bisous de la petite Venise passe et tout est oublié, elle est diablement douée la petite !
Si le film est très proche de l’œuvre originale (certains dialogue sont repris in extenso), le ressort dramatique de l’histoire a été édulcoré : dans le roman, Siméon est atteint de leucémie et on assiste à un combat contre la maladie très poignant avec un soutien de Bart magnifique et un médecin, le Dr Mauvoisin, très sensible. Choix qui se comprend, car si le film avait du aussi traiter de ce sujet, le thème principal aurait caché, voire oublié et l’histoire trop complexe pour un téléfilm. On se retrouve donc avec un juge, plutôt qu’une juge, qui est la fusion de la juge de tutelle, grande amatrice de carré de chocolat, et du Dr Mauvoisin, le médecin sensible, un peu bourru mais au grand cœur. Le passage à l’hopital a lui été remplacé par l’accident de Morgane au supermarché pour servir de raccord entre Josiane et son demi-frère.
On pourrait certes regretté le final qui laisse la garde principale à la famille hétéro, mais Bart obtient tout de même une garde partagée digne d’un mari divorcé. Est-ce que ça ne va pas amener de l’eau au moulin des détracteurs de l’adoption par des homos ? La garde partagée est un habile intermédiaire, moins choquant pour la ménagère de moins de 50 ans mais qui est un premiers pas pour l’amener à accepter cette réalité. Et clairement, la situation de Bart, son appart, son boulot (?), ne lui permettait pas de les accueillir, pas son homosexualité !
Je terminerai en vous conseillant si ce n’est déjà fait de vous précipiter sur le roman de Marie-Aude Murail
PS : pour ceux qui ont appréciés la plastique de Flannan Obé, on le retrouve bientôt en compagnie d’Edouard Collin dans la nouvelle saison de Clara Sheller !!! Selon Wikipedia, il a d’ailleurs déjà participé à un téléfilm GTM de France 2, il jouait un chanteur dans « Un Amour à taire » et a toujours eu à cœur la protection des minorités invisibles : il a été président de SOS Homophobie de 2005 à 2006 et est toujours impliqué dans cette association.
Homoparentalité : coparentalité, adoption ou ?
Pour un couple d’hommes, il n’y a pas trente-six façons d’avoir un enfant, il y en a trois :
- coparentalité : un des garçons du couple avec une fille seule ou également en couple
- par adoption
- grâce à une mère porteuse
Si vous nous lisez depuis quelques semaines vous savez déjà que la première possibilité est celle qui nous convient le mieux. En effet, l’adoption est impossible en France, sauf à se déclarer célibataire, et de toute façon, la plupart des pays où l’on peut adopter ne l’accepterait pas…
Par ailleurs, il y a de nouvelles possibilités pour des mères porteuses, notamment avec l’Inde. Mais au vu des dernières informations dont on dispose sur les enfants nés sous X, ou qui ne connaissent pas leurs géniteurs, je nous voie mal dans 20 ans repartir en Inde à la recherche de la mère de notre enfant, pour satisfaire son besoin de connaitre ses origines.
Et finalement une famille homoparentale composée n’est pas si loin des familles hétéroparentales recomposées devenues monnaie courante.
Une fois cette voie choisie, de nombreuses questions restent en suspend, notamment en ce qui concerne notre future coparente : homo ou hétéro ? seule ou en couple ?
J’aurais tendance à dire homo et en couple pour que nos parcours soient similaires, je pense que ça faciliterait une compréhension mutuelle. Mais encore une fois, le plus important est l’entente, l’amitié et la complicité des futurs parents et beau-parents qui comptent, nous ne fermons aucune porte. Nous exprimons seulement nos pensées, pour que les filles qui nous lisent connaissent notre état d’esprit.
Bises à toutes et tous,
Kael et Kriss